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Les testeurs du Humane AI Pin sont unanimes : il ne sert à rien

Les testeurs du Humane AI Pin sont unanimes : il ne sert à rien

Les premiers gadgets de l’ère IA arrivent. En plus du rabbit r1, une sorte de Tamagotchi carré capable de parler, Humane commence à livrer son Ai Pin, un petit accessoire qui s’accroche aux vêtements. Les premiers tests américains s’interrogent sur la pertinence de ces produits.

« Le Humane AI Pin n’est la solution à aucun problème technologique. » Le titre du test d’Engadget annonce la couleur : le premier produit de Humane, présenté injustement comme le remplaçant du smartphone, n’est pas la révolution promise. The Verge le résume aussi ironiquement : « Il n’y a qu’un seul problème : il ne fonctionne pas. »

Malgré ces critiques négatives, aucun des médias américains qui ont testé l’AI Pin ne l’enterre complètement. « Les gadgets IA seront peut-être, un jour, formidables. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui », analyse justement The Verge, qui s’est malgré tout laissé surprendre par certains des usages permis par le produit de Humane. La question qui se pose est la suivante : n’est-ce pas plutôt le smartphone qui représente le futur de l’IA ?

L’échec du Humane Ai Pin

Le Humane AI Pin a plusieurs défauts notables :

  • Les réponses mettent plus de 10 secondes à arriver. Humane fait le choix de passer par Internet, avec un abonnement payant obligatoire pour se connecter au réseau 4G de T-Mobile.
  • Certaines réponses sont fausses (notamment sur la reconnaissance d’image), mais le AI Pin ne fait pas de distinction entre le vrai et le faux (comme toute IA générative).
  • Le form-factor n’est pas idéal, puisqu’il faut un aimant pour l’accrocher sur son vêtement, au risque de masquer la caméra. Quand on veut se changer ou le recharger, il faut tout retirer.
  • Le produit chauffe beaucoup et refuse de fonctionner pendant qu’il refroidit. La température de la batterie sur le torse est aussi désagréable.
  • Il n’y a aucune connexion avec le smartphone, ce qui force à sortir son téléphone de sa poche dès que le AI Pin ne marche pas (ce qui arrive souvent).
  • Le picoprojecteur, sans surprise, est un gadget. Le AI Pin est un produit conçu pour la voix. La projection ne permet pas de faire des choses utiles, diffuse une image monochrome et oblige à maîtriser des gestes peu ergonomiques.
  • L’autonomie n’est pas satisfaisante et force à se déplacer avec une seconde batterie et un boîtier de recharge.
  • À 699 dollars avec un abonnement de 24 dollars par mois, avec des services exclusifs (Tidal pour la musique), il coûte beaucoup trop cher.
Le Ai Pin dispose d'un projecteur pour afficher des infos, mais il ne sert qu'à vérifier l'orthographe d'un message dans la vraie vie. // Source : Numerama
Le Ai Pin dispose d’un projecteur pour afficher des infos, mais il ne sert qu’à vérifier l’orthographe d’un message dans la vraie vie. // Source : Numerama

Bref, le Humane Ai Pin n’est pas le remplaçant du smartphone. The Verge, Engadget et d’autres médias, comme Inverse, sont séduits par l’idée d’avoir un assistant à leur disposition en permanence (surtout pour des questions comme « combien de calories dans cette canette » ou « c’est quoi cette marque », qui utilisent la caméra), mais s’entendent sur le fait que personne ne devrait investir 699 dollars dans ce gadget.

« L’AI Pin est une idée intéressante qui est tellement inachevée et tellement défectueuse de tant de manières inacceptables que je ne vois personne à qui je recommanderai de dépenser 699 dollars pour l’appareil et 24 dollars par mois pour l’abonnement », conclut The Verge, qui donne un 4/10 au produit.

L’intelligence artificielle a sa place dans nos vies, mais sous quelle forme ?

Après le Humane Ai Pin, quel sera le sort du rabbit r1, l’autre star des gadgets IA ? Lui aussi veut remplacer le smartphone, mais ne s’accroche pas sur un vêtement. Il prend la forme d’une mini-Game Boy, très carrée, avec un écran et une caméra.

Les ambitions de Rabbit sont moins grandes que celles de Humane (le r1 coûte 199 dollars), mais la question de son intérêt se pose malgré tout. Les vidéos publiées par son créateur montrent un produit qui répond bien aux questions, mais très lentement. Son seul mérite est d’avoir un design très cool, qui pourrait en faire un appareil de collection en cas d’échec (et il y a une vraie hype avec ce produit, qui est en rupture de stock).

Le Rabbit-R1, l'autre gadget IA.
Le Rabbit-R1, l’autre gadget IA. // Source : Rabbit

Humane et Rabbit ont un point commun : ce qu’ils proposent pourrait juste être une application.

Pourquoi acheter un carré à 200 dollars pour poser une question à une IA alors qu’un iPhone, avec une application Rabbit, pourrait faire la même chose ? L’ère de l’IA générative entre dans sa phase de questionnement, où elle est à la recherche d’un terrain de diversification. Les plus enthousiastes y croient, les autres se questionnent sur la pertinence de ces objets. Il se murmure d’ailleurs qu’OpenAI prépare son propre produit, avec Jony Ive comme designer.

Sur le court terme, le futur de l’intelligence artificielle semble être le smartphone. Humane et Rabbit rêvent de le détrôner, mais il est tout simplement intouchable puisqu’il est au cœur de l’écosystème numérique. La croissance de ChatGPT et de Google Gemini passera par leur capacité à intégrer nos quotidiens, sans doute en intégrant les applications de nos smartphones. Le deal supposé entre Google et Apple pourrait être la meilleure illustration.

ChatGPT sur l'App Store. // Source : Lien App Store
L’app ChatGPT peut aussi analyser une image, pourquoi acheter un Humane ou un Rabbit ? // Source : Lien App Store

Et les lunettes, dans tout ça ? Avec ses Google Glass, le créateur de Gemini a peut-être eu raison avant tout le monde. Si un Pin sur le t-shirt n’est pas pratique, des lunettes de vue ou de soleil, avec des haut-parleurs, un micro et une caméra, offrent une bien meilleure idée du futur. Les Meta Ray-Ban, avec leur intelligence artificielle Meta AI exclusive aux États-Unis, sont les premières du genre.

Elles permettront bientôt de questionner la réalité, en demandant aux lunettes de commenter ce que leur porteur voit, comme le Ai Pin. Mais elles protègent aussi les yeux, prennent des photos/vidéos, servent à téléphone ou à écouter de la musique.

Selfie avec les Meta Ray-Ban. // Source : Numerama
Les Meta Ray-Ban sont des lunettes de soleil capables de faire plein de choses. // Source : Numerama

L’émergence de l’IA générative ouvre de nouvelles possibilités pour les startups tech, qui rêvent toutes de concevoir LE produit capable d’exploiter cette nouvelle technologie. Humane semble avoir fait fausse route, Rabbit pourrait rapidement le rejoindre, mais toutes les initiatives ne sont pas vouées à l’échec (on croit vraiment aux lunettes !). Dans tous les cas, le smartphone devrait sortir renforcé de la vague de l’IA, plutôt que remplacé.

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